Les Hmong sont arrivés au Laos vers la deuxième moitié du XIXè siècle, au moment où l'expédition coloniale française battait son plein au Cambodge et au Laos.
Pendant plusieurs dizaines d'années ils vivaient à la marge de la société laotienne et n'avaient pas de contact avec l'administration. On commença seulement à parler d'eux en 1918 lors d'une révolte sanglante dont les causes principales furent les taxes exorbitantes et les corvées très contraignantes imposées à la population indigène par l'administration coloniale .
Entre 1920 et 1945 les Hmong ont connu une période de prospérité. Ils prenaient goût à la culture du pavot et au commerce. Avec les Lao, les chinois, les tonkinois, les thaïs, les annamites et autres peuplades indochinois ils échangeaient leurs produits artisanaux et leur opium contre du sel, des tissus, des chaussures et de la poudre.
Entre 1920 et 1945 les Hmong ont connu une période de prospérité. Ils prenaient goût à la culture du pavot et au commerce. Avec les Lao, les chinois, les tonkinois, les thaïs, les annamites et autres peuplades indochinois ils échangeaient leurs produits artisanaux et leur opium contre du sel, des tissus, des chaussures et de la poudre.
Ils participaient à la vie économique de chaque région mais n'avaient pas accès aux écoles publiques et à l'administration en raison de leur non-appartenance à aucun Etat constitué et surtout de leur mode de vie qui les éloignait constamment des agglomérations.
Pendant un demi siècle, les Hmongs, peuplade sans patrie et "sans domicile fixe", obéissaient tantôt à l'administration locale Laos tantôt à l'administration tonkinoise, tantôt à l'administration coloniale française .
Bon gré mal gré, la présence française apportait dans le pays l'idée de justice et une certaine égalité entre les populations indigènes. A l'époque, il est vrai, le communisme n'était que embryonnaire .
L'année 1945 fut un tournant décisif pour l'avenir du peuple Hmong qui devait choisir entre la Monarchie Laos soutenue par la France Libre et le Mouvement indépendantiste Lao-Issara soutenu par le Viet-Minh et par l'impérialisme japonais.
Bon gré mal gré, la présence française apportait dans le pays l'idée de justice et une certaine égalité entre les populations indigènes. A l'époque, il est vrai, le communisme n'était que embryonnaire .
L'année 1945 fut un tournant décisif pour l'avenir du peuple Hmong qui devait choisir entre la Monarchie Laos soutenue par la France Libre et le Mouvement indépendantiste Lao-Issara soutenu par le Viet-Minh et par l'impérialisme japonais.
Les Hmong, sous l'autorité de leur chef Touby LYFOUNG, ont choisi la Monarchie Lao et la France Libre. A partir de cet instant ils sont devenus les ennemis jurés des communistes lao- vietnamiens.
Après la libération du Laos [ fin 1945, début 1946 ] à laquelle les Hmong ont pris une part active, le royaume du Laos est devenu progressivement un Etat indépendant. Pour services rendus à la nation le roi accorda à Touby LYFOUNG le titre honorifique de Phagna, la plus haute distinction à laquelle pouvait prétendre un sujet non noble du royaume, distinction rarissime pour un lao et inespérée pour un Hmong de l'époque.
[ Dans toute l'histoire du Laos, seuls trois Hmongs ont eu droit à cette distinction : Touby Lyfoung, Tougeu Lyfoung et Vang Pao ] . En acceptant ces honneurs Touby LYFOUNG formula le voeux devant le souverain que la future loi fondamentale du royaume reconnaisse aux Hmongs et à toutes les autres minorités ethniques vivant sur le territoire du royaume la pleine citoyenneté laotienne au même titre que les Laos .
Ce fut fait dans la Constitution du 14 septembre 1949 dans son article 4. Touby LYFOUNG réalisa ainsi son rêve de toujours de trouver pour le peuple Hmong une terre, un toit et une patrie. On le surnomma même " Roi des Hmong ". Touby LYFOUNG fut, certes, l'auteur et l'artisan incontesté de cette oeuvre historique de l'émancipation des minorités ethniques au Laos, mais nous savons que Sa Majesté le roi SISA VANG VONG et la France y étaient pour beaucoup.
[ Plus tard , dans les années 60 on verra un Hmong accéder à un poste de ministre dans le gouvernement royal, un autre Hmong au poste de premier magistrat du royaume et un autre Hmong prendre les galons de général dans les forces armées. On ne reverra plus cela sous le nouveau régime à direction totalitaire installé au Laos depuis 1975 ! ] . C'est pour toutes ces raisons que les Hmongs sont restés, à ce jour, fidèles à la Monarchie Lao .
En 1954, à l'annonce de la chute de Dien Bien Phu, les Hmongs n'ont pas compris comment la France pouvait perdre cette bataille.
En 1954, à l'annonce de la chute de Dien Bien Phu, les Hmongs n'ont pas compris comment la France pouvait perdre cette bataille.
Nous percevons mal les intérêts de la France et ceux des Etats Unis d'Amérique sur cette partie du monde, mais nous savons que de cette rivalité absurde franco-américaine est née toute la misère du peuple Hmong.
Après les Accords de Genève de 1954
la France quitta définitivement le Laos. Elle tenta de revenir en 1960 par une voie politico-militaire, mais ce fut un échec devant l’influence croissante des américains. L'Indochine de l'oncle Clovis est devenue l'Indochine de l'oncle Sam .
En 1975, l'Amérique, à son tour, abandonna le Laos. Le roi Sisavang VATTHANA abdiqua. Les Hmong sont laissés à la merci du nouveau régime qui rappela par ses excès de pouvoir celui de l'Allemagne nazie des années 40 et de la Russie lénino-stalinienne. Face à la puissante armée conquérante communiste nord-vietnamienne appuyée par chinois, cubains et russes, deux cent mille Hmong ont pris le Mékong pour se réfugier en Thaïlande où ils espéraient partir dans un troisième pays.
En 1975, l'Amérique, à son tour, abandonna le Laos. Le roi Sisavang VATTHANA abdiqua. Les Hmong sont laissés à la merci du nouveau régime qui rappela par ses excès de pouvoir celui de l'Allemagne nazie des années 40 et de la Russie lénino-stalinienne. Face à la puissante armée conquérante communiste nord-vietnamienne appuyée par chinois, cubains et russes, deux cent mille Hmong ont pris le Mékong pour se réfugier en Thaïlande où ils espéraient partir dans un troisième pays.
Au mois de juin 1975 j'ai moi-même adressé une lettre au Président de la République Valéry GISCARD D'ESTAING pour demander à la France de venir en aide aux réfugiés Hmong en Thaïlande. Le Président m'a fait répondre par son directeur de cabinet que la France n'oubliait pas ses amis. Pendant plusieurs années nous allions assister à un déploiement considérable de moyens financiers et humanitaires de la part de la France, de l'Amérique et de l'Australie pour accueillir les réfugiés indochinois sur leurs territoires. Nous leur sommes profondément reconnaissants. En France les Hmong comptent environ trois mille foyers, soit à peu près quinze mille personnes, dont une petite partie en Guyane française. C'est le pays de l'oncle Sam qui a accueilli le plus grand nombre de réfugiés Hmong.
On estime la population Hmong d'Amérique à cent quarante mille personnes, soit environ vingt huit mille foyers [ Certains avancent même le chiffre de 200 000, d’autres 250 000 ! ] . Le reste est réparti entre l'Australie le Canada et la Thaïlande. Dans l'ensemble, les Hmong ont été bien reçus et bien intégrés dans les pays d'accueil .
Aujourd'hui les Hmongs se trouvent éparpillés dans quatre coins du monde. Sur le plan matériel ils arrivent à s'en sortir et à se suffire malgré un fort taux de chômage qui les frappe encore assez cruellement. Mais sur le plan social, culturel et spirituel, l'inquiétude grandit. Il est même permis de penser que, bientôt, il n'y aura plus de Hmong sur la planète en tant que peuple avec sa culture et ses originalités propres.
Les Hmongs dont les cartes d'identité portent encore la mention " laotien d'origine Hmong " n'apprennent plus la langue laotienne parce qu'on leur dit que le bon communisme à la laotienne est incontournable et éternel, et que les Hmongs ne pourront jamais plus retourner au pays s'ils espèrent y trouver la liberté comme autrefois.
En terres étrangères les Hmong ne trouvent plus d'espaces pour pratiquer leurs coutumes et leurs rites ou encore simplement pour enterrer leurs morts. Les enfants ne parlent plus leur langue maternelle et n'écoutent plus les parents. La morale et les bonnes mœurs disparaissent. La délinquance arrive aux portes de chaque foyer. Le concubinage, l'adultère, le divorce, le sexe sont la règle. Le mariage devant Monsieur le Maire devient l'exception. Le coeur des Hmong saigne .
Avons-nous le droit d'assister à cette décadence de la société Hmong sans réagir ? Une chose est certaine . La source du mal ne réside ni en France, ni en Amérique, mais au Laos où le Parti unique, à la solde du Vietnam communiste, règne en maître absolu, empêchant ainsi tout rapatriement dans des conditions humaines. L'alternance démocratique est prohibée. A cause d'une poignée d'hommes formés dans les écoles staliniennes, éduqués dans les grottes et soutenus par une armée étrangère sous contrat, tout un peuple doit rester couché.
Avons-nous le droit d'assister à cette décadence de la société Hmong sans réagir ? Une chose est certaine . La source du mal ne réside ni en France, ni en Amérique, mais au Laos où le Parti unique, à la solde du Vietnam communiste, règne en maître absolu, empêchant ainsi tout rapatriement dans des conditions humaines. L'alternance démocratique est prohibée. A cause d'une poignée d'hommes formés dans les écoles staliniennes, éduqués dans les grottes et soutenus par une armée étrangère sous contrat, tout un peuple doit rester couché.
Quant aux Hmongs, ils ont fait l'objet d'un génocide préparé et organisé par le Parti Révolutionnaire Populaire Lao, alias Parti Communiste Lao. Ce génocide s'inscrit dans la logique du plan d'extermination du peuple Hmong inspiré du Mein Kamf. Les dirigeants communistes laotiens n'avaient pas la même soif que leur camarade Pol Pot, mais ils ont tout de même plusieurs dizaines de milliers de cadavres d'innocents sur la conscience dont la Famille Royale [ le Roi, la Reine, le Prince Héritier et leur suite ] , les Ministres du dernier gouvernement du royaume [ gouvernement d'Union Nationale formé après les Accords de 1973 avec participation de la droite libérale, de la gauche communiste et de personnalités neutres acceptées par les deux parties - Touby LYFOUNG faisait partie de ces personnalités ], les hauts fonctionnaires et pratiquement tous les chefs militaires de l'ancien régime. En Europe on condamne les criminels de guerre pour moins que cela .
Durant ma courte visite aux réfugiés Hmong au nord de la Thaïlande au mois de juillet 1997, ces derniers manifestent leur refus de partir pour un troisième pays. Ils souhaitent ardemment retourner dans leurs foyers d'origine où ils espèrent redevenir des hommes libres dans un pays qui leur appartient. Tous vivent très au dessous du seuil de la pauvreté, mais ils préfèrent encore la faim et la misère à l'absence de liberté. Je pense qu'ils ont raison. Beaucoup d'entre eux étaient de vaillants résistants contre l'occupation vietnamienne entre 1975 et 1982. Ils ont abandonné le combat parce que la nourriture leur manquait et que leurs femmes, enfants, amis et proches mourraient chaque jour sous leurs yeux. Pour fuir une mort certaine et échapper aux prisons communistes il ne leur restait que la route de Thaïlande. Mais les armes reparleront, disent-ils avec détermination, parce que nul homme libre n'acceptera que son pays soit gouverné durablement par des bourreaux. " Les communistes lao-rouges ont tué notre roi, brûlé nos maisons, volé nos terres et violé nos femmes ", me disait un vieux réfugié. " J'ai perdu ma femme et mes trois enfants. Ici je suis obligé de prendre deux femmes pour avoir beaucoup d'enfants. Je sais que je mourrai sur le front mais mes enfants vivront dans un Laos libre et porteront mon nom " , ajouta un autre réfugié, un peu plus jeune .
En République Démocratique Populaire Lao, tout le monde le sait, le Président de la République et le Premier Ministre occupent leurs fauteuils à vie. Le Parti est au dessus des lois. La démocratie n'a pas sa place. Toute contestation est passible de peine capitale ou de prison à perpétuité avec confiscation totale de biens. Et dire que ce pays continue à recevoir des aides internationales ! Les contribuables des pays donateurs savent-ils que les aides [ provenant de l'argent public ] accordées par leurs gouvernements à la République Démocratique Populaire Lao n'alimentent que les caisses des membres du Parti et celles de leurs collaborateurs et hommes de main qui sont devenus la caste des nouveaux riches du pays ? C'est du jamais vu nulle part au monde ! La capitale du Laos est garnie de boîtes de nuit et d'hôtels où la bouteille de whisky coûte le prix d'un mois de traitement d'un fonctionnaire et que le tarif d'une nuit représente jusqu'à deux mois de salaire ou plus.
Que sont devenus les Hmong dans cette République communiste à la laotienne ? Ce sont les indésirables de la société. Le pouvoir communiste les désigne du doigt comme des traîtres, des voleurs de grand chemin, des bandits ou encore comme des destructeurs de la faune et de la flore. On les chasse des montagnes vers les plaines, puis des plaines vers les montagnes, puis encore des montagnes vers les plaines, ainsi de suite, comme des animaux, sous prétexte de protéger la nature et l'environnement dans un pays où la densité de la population de dépasse guère 20 habitants au km2 .
Dès la prise du pouvoir par les communistes en 1975, le slogan était " La guerre est finie, mort aux mèos ". [ Mèo = Hmong ]. Les soldats communistes lao-vietnamiens ont appliqué ce slogan à la lettre. Entre 1975 et 1982, selon des sources officieuses rapportées par les anciens cadres du Parti, aujourd'hui en prison pour activités contre-révolutionnaires, le Parti Révolutionnaire Populaire Lao, sur décisions du Bureau Politique, a fait exécuter plus de 70 000 Hmong [ tirs dans le dos , noyades dans le Mékong, assassinats, exécutions sommaires au couteau ou à la hache pour économiser les munitions, asphyxiés par gaz et armes biologiques etc.].
Durant ma courte visite aux réfugiés Hmong au nord de la Thaïlande au mois de juillet 1997, ces derniers manifestent leur refus de partir pour un troisième pays. Ils souhaitent ardemment retourner dans leurs foyers d'origine où ils espèrent redevenir des hommes libres dans un pays qui leur appartient. Tous vivent très au dessous du seuil de la pauvreté, mais ils préfèrent encore la faim et la misère à l'absence de liberté. Je pense qu'ils ont raison. Beaucoup d'entre eux étaient de vaillants résistants contre l'occupation vietnamienne entre 1975 et 1982. Ils ont abandonné le combat parce que la nourriture leur manquait et que leurs femmes, enfants, amis et proches mourraient chaque jour sous leurs yeux. Pour fuir une mort certaine et échapper aux prisons communistes il ne leur restait que la route de Thaïlande. Mais les armes reparleront, disent-ils avec détermination, parce que nul homme libre n'acceptera que son pays soit gouverné durablement par des bourreaux. " Les communistes lao-rouges ont tué notre roi, brûlé nos maisons, volé nos terres et violé nos femmes ", me disait un vieux réfugié. " J'ai perdu ma femme et mes trois enfants. Ici je suis obligé de prendre deux femmes pour avoir beaucoup d'enfants. Je sais que je mourrai sur le front mais mes enfants vivront dans un Laos libre et porteront mon nom " , ajouta un autre réfugié, un peu plus jeune .
En République Démocratique Populaire Lao, tout le monde le sait, le Président de la République et le Premier Ministre occupent leurs fauteuils à vie. Le Parti est au dessus des lois. La démocratie n'a pas sa place. Toute contestation est passible de peine capitale ou de prison à perpétuité avec confiscation totale de biens. Et dire que ce pays continue à recevoir des aides internationales ! Les contribuables des pays donateurs savent-ils que les aides [ provenant de l'argent public ] accordées par leurs gouvernements à la République Démocratique Populaire Lao n'alimentent que les caisses des membres du Parti et celles de leurs collaborateurs et hommes de main qui sont devenus la caste des nouveaux riches du pays ? C'est du jamais vu nulle part au monde ! La capitale du Laos est garnie de boîtes de nuit et d'hôtels où la bouteille de whisky coûte le prix d'un mois de traitement d'un fonctionnaire et que le tarif d'une nuit représente jusqu'à deux mois de salaire ou plus.
Que sont devenus les Hmong dans cette République communiste à la laotienne ? Ce sont les indésirables de la société. Le pouvoir communiste les désigne du doigt comme des traîtres, des voleurs de grand chemin, des bandits ou encore comme des destructeurs de la faune et de la flore. On les chasse des montagnes vers les plaines, puis des plaines vers les montagnes, puis encore des montagnes vers les plaines, ainsi de suite, comme des animaux, sous prétexte de protéger la nature et l'environnement dans un pays où la densité de la population de dépasse guère 20 habitants au km2 .
Dès la prise du pouvoir par les communistes en 1975, le slogan était " La guerre est finie, mort aux mèos ". [ Mèo = Hmong ]. Les soldats communistes lao-vietnamiens ont appliqué ce slogan à la lettre. Entre 1975 et 1982, selon des sources officieuses rapportées par les anciens cadres du Parti, aujourd'hui en prison pour activités contre-révolutionnaires, le Parti Révolutionnaire Populaire Lao, sur décisions du Bureau Politique, a fait exécuter plus de 70 000 Hmong [ tirs dans le dos , noyades dans le Mékong, assassinats, exécutions sommaires au couteau ou à la hache pour économiser les munitions, asphyxiés par gaz et armes biologiques etc.].
Les communistes vietnamiens savent que la terre laotienne ne leur appartiendra jamais complètement tant que survivra un seul Hmong dans le pays. Le plan d'extermination des Hmong dévoilé en 1991 par un désaxé était une théorie d'épuration ethnique minutieusement élaborée et mise au point dans les laboratoires du Bureau Politique du Parti. Les Hmong qui servent le Parti Révolutionnaire Populaire Lao s'en rendent bien compte.
C'est pourquoi ils ont changé leurs noms et prénoms Hmong en noms et prénoms Lao. Ainsi trouve t-on un Vongphet, un Chaleun, une Pany ou encore un Sisavat que le parti communiste lao met au bout de l'hameçon pour tromper les intellectuels et hommes d'affaires Hmong de France, d'Amérique ou d'Australie. Les investisseurs Hmong qui se sont précipités sur les appâts de Vientiane ont tous été spoliés par le nouveau régime. Et ce ne sont pas les seuls !
J'ai fait mes études en France avec l'espoir de retourner au pays. Je suis devenu citoyen français par naturalisation, mais ma première patrie reste le Laos.
J'ai fait mes études en France avec l'espoir de retourner au pays. Je suis devenu citoyen français par naturalisation, mais ma première patrie reste le Laos.
En tant que laotien la situation dans mon pays me préoccupe. Parfois je suis indigné par l'attitude des Grandes Démocraties et des Organisations Internationales dont les aides de toute sorte contribuent à encourager et maintenir la dictature au Laos. Les investisseurs et les hommes d'affaires étrangers savent que les pots de vin sont de règle dans ce pays et servent exclusivement, comme la grande partie des aides bilatérales et internationales, à dorer le train de vie des dirigeants communistes laotiens. Ces derniers commencent à acheter leurs résidences secondaires, non pas au Vietnam, en Chine, en Russie ou au Cuba [ les pays frères progressistes !], mais en Thaïlande, en France, en Australie, au Canada et aux Etats Unis d'Amérique [ les pays ennemis réactionnaires ! ] .
Leurs enfants aussi sont envoyés dans les écoles et les universités des pays non communistes. Tout ceci pour dire que les dirigeants laotiens actuels qui se disent marxistes-léninistes sont des hypocrites et des opportunistes de la pire espèce. N'ayons pas peur des mots ! On écrase son peuple à la Hitler et à la Staline, mais on mène son train de vie à l'américaine. Que le peuple laotien soit informé ! .
Touxoua LYFOUNG
Touxoua LYFOUNG
En tant que Hmong j'ai le devoir de faire appel aux amis, aux associations, aux organisations non gouvernementales et aux Grandes Démocraties pour venir au secours de mon peuple. Les Hmong ont fait l'objet d'une répression sans précédent de la part du nouveau régime, mais l'Occident reste silencieux. Au mois de juillet 1989, à l'annonce de l'ouverture économique du Laos, sans haine ni arrière-pensée contre les assassins de mon père, j'ai effectué un voyage à Vientiane. J'ai trouvé les rues de la capitale laotienne dans un état plus que lamentable. On y comptait autant de trous au kilomètre que de trous dans une part de gruyère. Dès qu'il pleuvait c'était la boue. Quand le soleil réapparaissait c'était la poussière. Dans les campagnes les écoles n'avaient ni portes, ni fenêtres, et parfois ni tables ni bancs parce que le bois était plus utile pour la cuisine que pour les salles de classe. Entre l'estomac et l'instruction il n'y avait pas le choix ! En ville on avait arraché les escaliers de secours des maisons pour en faire du bois de chauffage [ sous 35 degrés ! ]. A l'aérogare de Vientiane on n'arrivait pas à repeindre les plafonds de 5 mètres de haut, moisis par l’humidité et laissés en l'état depuis 1975, parce que l'on n'avait pas une échelle faisant cette hauteur. Pendant ce temps les soldats communistes coupaient librement les arbres pour le compte de leurs chefs qui les vendaient à très bas prix aux thaïlandais ou les offraient aux vietnamiens, tandis qu'un Hmong pris en flagrant délit à côté d'un arbre abattu, avait droit aux coups de pieds des soldats et courait de trois à sept jours de prison. Une femme Hmong ayant ses deux fils tabassés par les soldats puis mis en prison est venue me trouver pour que j'en parle en haut lieu de ce traitement qu'elle trouvait vraiment trop injuste. J'en ai parlé à un ami qui avait les bras longs. j'ai appris par la suite que les deux jeunes Hmong ont été relâchés avec les excuses de l'autorité militaire locale. Nul n’est tout à fait mauvais !
Depuis le Traité d’Amitié Lao-vietnamienne du 18 juillet 1977 signé entre deux vietnamiens ( Pham Van Dông, le maître, Premier Ministre du Vietnam et Nguyen Van Seun, le domestique, Premier Ministre du Laos ), le Laos est devenu un fief vietnamien sous contrat. J'estime qu'il est de mon devoir comme il est du devoir de chaque Hmong de combattre le régime contre nature de Vientiane pour que le peuple Hmong retrouve sa terre promise et sa dignité d'êtres humains. Et au-delà du peuple Hmong il y a l'ensemble du peuple laotien [ lao, phouane, phouthaï, Hmong, khamous, thaï-dam, thaï-dèng et autres minorités ethniques ], qui a le droit de vivre dans un pays indépendant, libre, démocratique et respectueux des Droits de l'Homme .
Je ne fais pas la résistance pour venger le roi ou pour venger mon père, morts il y a déjà plus de dix huit ans. La mort du régime communiste ne les ressuscitera pas. Je ne fais pas non plus la résistance pour venger le peuple Hmong dont les communistes laotiens programment l'extermination. La sagesse veut que l’on sache faire table rase du passé, fut-il douloureux. Je fais la résistance pour que les laotiens réapprennent à s'aimer et à vivre ensemble sous un ciel nouveau, loin des idéologies génocidaires et loin des guerres fratricides. Mais pour ce faire j'aurai besoin de vous, de votre appui. En terres étrangères civilisées ou en pays d'accueil libres il y a de l'avenir pour chaque Hmong comme il y a de l'avenir pour chaque lao ou pour chaque thaï-dam, pris individuellement. Mais je continue à penser que le Laos reste notre terre promise à tous. Tel est mon point de vue. On peut encore sauver le peuple Hmong et sauver le Laos en décrétant l'embargo sur les investissements et sur les aides bilatérales et internationales en direction de la République Démocratique Populaire Lao et, en aidant la Résistance Nationale Laotienne à libérer le pays .
Touxoua LYFOUNG
Photos de
"Les Enfants d'En Face France"
Peut-Laos avec ses petits, dispersés, population ethniquement diversifiée, paysages enchanteurs, mais robuste et riche en ressources naturelles, sortir de l'ombre de ses voisins plus puissants? Il a été dépecé par les puissances coloniales au XIXe siècle et traîné dans la révolution et de la guerre dévastatrice
A mon départ de Vientiane, les nombreux parents et amis Hmong venus m'accompagner à pieds et en motocyclettes à l'aéroport fondirent en larmes à l'idée qu'ils ne me verraient pas pendant encore longtemps. De retour en France j'ai rédigé un projet d'aide aux enfants Hmong du Laos, dans un village situé à 52 Km de Vientiane [ construction d'une école et achat de fournitures scolaires pour une somme d'environ 80 000 francs en 1989 ], mais je me suis fait insulter par des éléments extrémistes laotiens de l'époque qui me traitaient de collaborateur et de collaborationniste avec Vientiane. Aujourd'hui ces mêmes éléments extrémistes courent après le nouveau régime pour des intérêts personnels. Ils espèrent pouvoir récupérer leurs maisons et leurs terres [ qu'ils n'auront certainement pas tant que durera le système du parti unique ] ou ouvrir un petit commerce, à Vientiane, à Luangphrabang, à Savannakhet ou à Paksé pour s'enrichir sur le dos du malheureux peuple laotien. De son côté le gouvernement communiste laotien ne voulait pas entendre parler " d'aide " de la part des laotiens expatriés. Il préférait l'expression " participation à la construction d'une école, d'un pont, d'une rue ou à la reconstruction du pays " moyennant des dessous-de-table en billets verts. Les Hmong de France et d'Amérique non plus ne souhaitaient pas que je m'engage dans cette aventure humanitaire par égard à la mémoire de mon père assassiné par les maîtres de l'actuel régime. Je les comprends. Ce fut pour moi un échec. Je ne pouvais pas aider les miens parce qu’ils se trouvaient en territoires conquis .Depuis le Traité d’Amitié Lao-vietnamienne du 18 juillet 1977 signé entre deux vietnamiens ( Pham Van Dông, le maître, Premier Ministre du Vietnam et Nguyen Van Seun, le domestique, Premier Ministre du Laos ), le Laos est devenu un fief vietnamien sous contrat. J'estime qu'il est de mon devoir comme il est du devoir de chaque Hmong de combattre le régime contre nature de Vientiane pour que le peuple Hmong retrouve sa terre promise et sa dignité d'êtres humains. Et au-delà du peuple Hmong il y a l'ensemble du peuple laotien [ lao, phouane, phouthaï, Hmong, khamous, thaï-dam, thaï-dèng et autres minorités ethniques ], qui a le droit de vivre dans un pays indépendant, libre, démocratique et respectueux des Droits de l'Homme .
Je ne fais pas la résistance pour venger le roi ou pour venger mon père, morts il y a déjà plus de dix huit ans. La mort du régime communiste ne les ressuscitera pas. Je ne fais pas non plus la résistance pour venger le peuple Hmong dont les communistes laotiens programment l'extermination. La sagesse veut que l’on sache faire table rase du passé, fut-il douloureux. Je fais la résistance pour que les laotiens réapprennent à s'aimer et à vivre ensemble sous un ciel nouveau, loin des idéologies génocidaires et loin des guerres fratricides. Mais pour ce faire j'aurai besoin de vous, de votre appui. En terres étrangères civilisées ou en pays d'accueil libres il y a de l'avenir pour chaque Hmong comme il y a de l'avenir pour chaque lao ou pour chaque thaï-dam, pris individuellement. Mais je continue à penser que le Laos reste notre terre promise à tous. Tel est mon point de vue. On peut encore sauver le peuple Hmong et sauver le Laos en décrétant l'embargo sur les investissements et sur les aides bilatérales et internationales en direction de la République Démocratique Populaire Lao et, en aidant la Résistance Nationale Laotienne à libérer le pays .
Touxoua LYFOUNG
Photos de
Monsieur,
RépondreSupprimerVous avez utilisé, sans mon consentement, des photos, non libres de droit,que j'ai cédées à une ONG qui intervient auprès des enfants pauvres des régions reculées du Vietnam. Le simple savoir vivre aurait été de m'en demander l'autorisation ce que je fais habituellement.
Je vous demande donc de bien vouloir me dire si vous comptez les retirer ou vous rapprocher de "Les Enfants d'En Face France"